mardi 1 décembre 2009

Synthèse #2

Mes réflexions se basent sur l’étude de l’image, du spectateur et la connexion qui lie l’un à l’autre.
Comment voyons-nous ce que les images nous donnent à voir ?
Quel rapport sensible entretenons-nous avec elles ?
En tant que spectateur, lecteur, regardeur, nous absorbons ce flux d’images, telle une éponge, mais regardons-nous vraiment ce que nous voyons ?

Qu’elles soient issues de l’information ou de la société de consommation, les images actuelles racontent bien plus que ce qu’elles nous montrent, par un processus qui veut nous enfermer dans leur partie visible, dans ce qu’elles s’acharnent à nous montrer.

«Celui qui voit ne sait pas voir» Jacques Rancière

Cette prolifération visuelle alimente notre passivité et nous a transformé en consommateurs d’images. Nous nous laissons entraîner dans cet univers fictif que les images nous donnent pour vrai. Un univers loin de la réalité où le poids de la conscience n’existe pas.
Derrière l’écran du visible, se tient une autre image dont le discours silencieux témoigne de notre condition réelle.
Faut-il alors condamner le règne des images qui nous tient prisonnier de leurs illusions ?
Nous avons besoin de ces images et de leur réalité illusoire parce qu’elle nous font voir ce que l’on ne peut pas voir et comprendre sans elles.
Mais alors comment rendre compte de ce qui n’est pas visible ?

Ma volonté est de questionner notre comportement face aux images, à l’oeuvre. Par quels dispositifs, peut-on stimuler notre regard, susciter notre attention, éveiller notre conscience ?

C’est en annulant la distance entre l’image et le spectateur, que je souhaite proposer un nouveau regard sur l’image, un regard qui ne serait plus exclusivement de l’ordre du visible.
Sortir l’image de son cadre pour la mettre en scène dans l’espace réel et permettre au spectateur de tourner autour, rentrer dedans et se confronter ainsi à ce qu’elle donne à vivre et non plus seulement à voir.

Ce raisonnement implique un engagement total du spectateur. Il doit s’abîmer, entrer dans l’oeuvre. L’image qui se donne comme récit possible, suppose une immersion complète visant à produire une expérience qui ouvre à son tour sur un certain savoir, connaissance.
Ce dispositif propose de voir les choses différemment, pour libérer notre regard de nos conventions et nous entrainer au coeur d’un processus sensible où la lecture d’une image devient une expérience à vivre.

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