mercredi 6 janvier 2010

Les emballages de Christo

Comment rendre visible ce que l’on ne voit pas ?
Dans mes expérimentations, j’ai cherché à complexifier la lecture de l’image, pour forcer le lecteur à observer et identifier ce qu’il regarde.
Dans cette logique de «cacher pour mieux montrer», je me suis intéressée à l’oeuvre de Christo, qui est entièrement basée sur cette idée.


En effet, les emballages de Christo sont des oeuvres éphémères, constituées de tissu qui recouvrent des paysages, des monuments, des lieux.
En 1985, il emballe le Pont Neuf. Par cette opération, c’est un nouveau paysage urbain qui s’offre à nos yeux. Le monument ainsi emballé, recouvre une toute autre forme, une autre identité. On ne le reconnait plus et pourtant il en devient d’autant plus présent de par son absence.
Ce nouvel espace ne fait que nous renvoyer l’image du pont qui nous est familier, et que pourtant nous ne voyions plus.
Christo restructure ainsi notre paysage quotidien, en nous révélant ce que nous ne savons plus voir.
Si son art est controversé, il n’en est pas moins efficace, puisqu’il bouleverse tous nos repères établis et nous propose de voir les choses sous un autre angle, différemment.
En investissant des lieux publics, il permet à chacun de venir se confronter à l’oeuvre et y faire sa propre expérience.

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