L’oeuvre World Skin de Benayoun interroge notre rapport aux images, ainsi que notre comportement face à elles.
Cette installation se présente comme une pièce, sur les murs de laquelle sont projetées des vidéos. Ces vidéos donnent à voir un univers sombre et délabré, paysage de guerre, empli de douleur. Le spectateur pénètre dans cet espace, dans lequel il est totalement immergé. À sa disposition, sont présents des appareils photos. À chaque cliché, le bout de décor photographié disparait du paysage vidéo.
Cette installation interroge l’image à différents degrés.
D’une part, elle dénonce notre société d’information par la manière dont elles nous montre les images : images de drames anonymes, où les individus acteurs de ces horreurs ne sont que les marionnettes muettes des médias.
Ces images sont le théâtre de notre quotidien. Des images vides et détachées de leur vérité.
D’autre part, cette œuvre pose également la question de notre comportement face aux images et du rapport passif que nous entretenons avec elles. Ici, le spectateur est tel un touriste, caméra à la main. C’est son action directe, par le biais de l’appareil, qui va faire évoluer le décor, et l’emmener toujours un peu plus loin dans cet univers. Du statut de touriste-spectateur, nous devenons nous même acteur de l’oeuvre.
L’image, non pas présente comme un écran, mais dans un espace en trois dimension, nous entraine dans un processus sensible et non plus seulement visuel.
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