vendredi 30 octobre 2009
mercredi 28 octobre 2009
Le petit pan de mur jaune / Marcel Proust
Dans cet extrait de À la recherche du temps perdu, Proust nous parle du pouvoir de la peinture et du pouvoir des mots, et du rapport étroit qui s'établit entre les deux. Car un livre peut être construit comme un tableau, avec ses abymes, ses symboles et ses trompes l'oeil.
Ces rapports entre les Arts nous servent à mieux lire le monde. L'oeuvre d'art (quelle soit picturale ou littéraire) nous révèle une vérité qui nous parait évidente tout en étant inexplicable, car ce vrai ne s'explique par aucune loi, aucune règle conventionnelle et établie.
"Un bon tableau nous désapprend la parole et nous réapprend à voir [...] mais ce qu'il nous montre nous "parle"[...] Du sensible à l'intelligible il y a émulation [...] L'oeil s'éduque par les mots- les noms des couleurs, une bonne palette de substantifs nous entraînent à mieux discriminer entre les tons. Les bons poètes nous exercent à mieux voir, et leurs mots pourtant sont aveugles. Un rouge coquelicot est incolore[…]"
Régis Debray dans Vie et mort de l'image
Par ce récit, Proust nous montre que l'art n'est pas simulacres et artifices, il y va de la vie et de bien plus. La grandeur de l'art est de saisir la réalité réelle, la vie la vraie, qui, sans l'art, resterait méconnue de tous. Car ce pouvoir révélatoire est inexplicable par la raison conventionnelle..
"Grâce à l’art, au lieu de voir un seul monde, le nôtre, nous le voyons se multiplier, et autant qu’il y a d’artistes originaux, autant nous avons de mondes à notre disposition"
Jeans Pavans dans Les Écarts d'une vision
Ce phénomène de révélation face à l'oeuvre tel que Proust nous le raconte, est également présent dans la littérature de Stendhal (et dont le syndrome réel en porte le nom)
"Absorbé dans la contemplation de la beauté sublime, je la voyais de près, je la touchais pour ainsi dire. J'étais arrivé à ce point d'émotion où se rencontrent les sensations célestes données par les beaux-arts et les sentiments passionnés. En sortant de Santa Croce, j'avais un battement de cœur, ce qu'on appelle des nerfs à Berlin ; la vie était épuisée chez moi, je marchais avec la crainte de tomber. Je me suis assis sur l'un des bancs de la place de Santa Croce ; j'ai relu avec délices ces vers de Foscolo, que j'avais dans mon portefeuille ; je n'en voyais pas les défauts : j'avais besoin de la voix d'un ami partageant mon émotion. »
Stendhal dans Rome, Naples, Florence
Chez Proust, Bergotte y laissera sa vie, et la vérité profonde du tableau l'arrachera du monde réel, car cette vérité appartient définitivement à une autre dimension.
L'expérience sensible est cette connexion qu'il existe entre l'oeuvre et le spectateur : cette réalité immatérielle, ce langage intrinsèque et propre à l'oeuvre d'art, qu'elle soit picturale ou littéraire.
"C'est ainsi que j'aurais dû écrire, disait-il. Il aurait fallu passer plusieurs couches de couleur, rendre ma phrase en elle-même précieuse comme ce petit pan de mur jaune"
"C'est ainsi que j'aurais dû écrire, disait-il. Il aurait fallu passer plusieurs couches de couleur, rendre ma phrase en elle-même précieuse comme ce petit pan de mur jaune"
jeudi 22 octobre 2009
Les pola[mériques]
Le phénomène LOMO
Mais d'où sortent ces vieux boitiers en plastiques, qui semblent venir tout droit d'une autre époque et que tous les jeunes revendiquent passionnément ?
Le LOMO (Leningradskoye Optiko Mechanichesckoye Obyedinenie) est un vieil appareil photo (simple et bon marché) créé par les soviétiques dans les années 80.
Dans les années 90, deux autrichiens, Matthias Fiegl et Wolfgang Stranzinger décident de se réapproprier cet appareil aux allures de gadget. Ils fondent la Lomography Society qui revendique une démarche communautariste et affirme se libérer de tous les canons photographiques.
Pour leur première expo, par manque de place, ils assemblèrent tous leur clichés les uns aux autres, créant ainsi un mur d'image monumental et démocratique : le Lomo Wall, qui deviendra leur marque de fabrique.
Ce n'est plus la photo, mais l'addition des individualités qui fait l'oeuvre.
"Avec le numérique, on a perdu la culture de l'erreur. Avec Lomo, vous allez faire dix photos, trois seront ratées, deux vous plairont et, peut-être, une sera géniale !"
Car ce qui fait le succès du Lomo, ce n'est pas tant le résultat de la photo (qui n'est pas de bonne qualité compte tenu du materiel...), mais plutôt l'expérience et le processus photographique.
Le Lomo n'est pas un appareil à produire de belles images, mais à vivre de vraies émotions.
"Ce que Lomography redonne aux jeunes, c'est le goût de l'aventure. Je vois des gosses de 15 ans venir à notre boutique à Hongkong, ils n'ont aucune idée de comment ça marche, comment mettre le film. Ils demandent où on branche la clé USB. Je vois qu'ils découvrent l'argentique et cela les émerveille"
Le LOMO (Leningradskoye Optiko Mechanichesckoye Obyedinenie) est un vieil appareil photo (simple et bon marché) créé par les soviétiques dans les années 80.
Dans les années 90, deux autrichiens, Matthias Fiegl et Wolfgang Stranzinger décident de se réapproprier cet appareil aux allures de gadget. Ils fondent la Lomography Society qui revendique une démarche communautariste et affirme se libérer de tous les canons photographiques.
Pour leur première expo, par manque de place, ils assemblèrent tous leur clichés les uns aux autres, créant ainsi un mur d'image monumental et démocratique : le Lomo Wall, qui deviendra leur marque de fabrique.
Ce n'est plus la photo, mais l'addition des individualités qui fait l'oeuvre.
"Avec le numérique, on a perdu la culture de l'erreur. Avec Lomo, vous allez faire dix photos, trois seront ratées, deux vous plairont et, peut-être, une sera géniale !"
Cat, lomographe hongkongais
Car ce qui fait le succès du Lomo, ce n'est pas tant le résultat de la photo (qui n'est pas de bonne qualité compte tenu du materiel...), mais plutôt l'expérience et le processus photographique.
Le Lomo n'est pas un appareil à produire de belles images, mais à vivre de vraies émotions.
"Ce que Lomography redonne aux jeunes, c'est le goût de l'aventure. Je vois des gosses de 15 ans venir à notre boutique à Hongkong, ils n'ont aucune idée de comment ça marche, comment mettre le film. Ils demandent où on branche la clé USB. Je vois qu'ils découvrent l'argentique et cela les émerveille"
mercredi 21 octobre 2009
Entretien Sophie M / Mercredi 21 Octobre
Cette rencontre a révélé que je ne mesurais pas l'ampleur et l'étendue du mot authenticité. J'ai véritablement un problème d'appellation, et de choix de mots pour nommer mon domaine de recherche.
Quand je parle d'authenticité, je l'envisage en opposition au mot superficiel.
°le vrai/le faux
°l'indispensable/le superflu
D'une part, cette notion implique deux questions distinctes :
Parle-t-on de l'authenticité de l'objet/l'image que l'on regarde ? ou du regard authentique (ou non) que nous portons sur cette chose ?
D'autre part, si la question de l'authenticité se pose particulièrement aujourd'hui, cela ne veut pas dire qu'elle est propre à notre époque.
Je continue d'explorer la question…
À LIRE
Jacques Rancière
/le spectateur émancipé
/le destin des images
Quand je parle d'authenticité, je l'envisage en opposition au mot superficiel.
°le vrai/le faux
°l'indispensable/le superflu
D'une part, cette notion implique deux questions distinctes :
Parle-t-on de l'authenticité de l'objet/l'image que l'on regarde ? ou du regard authentique (ou non) que nous portons sur cette chose ?
D'autre part, si la question de l'authenticité se pose particulièrement aujourd'hui, cela ne veut pas dire qu'elle est propre à notre époque.
Je continue d'explorer la question…
À LIRE
Jacques Rancière
/le spectateur émancipé
/le destin des images
mardi 20 octobre 2009
Réflexions autour de la photo
En évoquant l'idée d'authenticité à travers le regard que l'on porte sur une image, je ne peux m'empêcher de me tourner en premier lieu vers la photographie.
En effet, avec l'avènement du numérique, la photographie ne cesse d'alimenter des débats interminables. Chacun cherche à défendre son bout de gras.
Les plus vieux regretteront leur bonne vieille pellicule ASA tandis que les plus jeunes se réjouiront de la facilité et de l'accessibilité à produire des photos numériques.
Mais qu'en est-il réellement ?
Les jpeg ont remplacé le papier aux senteurs chimiques, les albums Facebook ont pris la place de nos livre-albums. Et seuls les plus aventureux d'entre nous, se donneront encore le mal de développer leur photos, et encore faut-il avoir une bonne imprimante et du bon papier, quoi que dans le cas contraire, on apportera nos photos sur clé USB à une borne d'impression numérique, ou alors on fera un DVD interactif à regarder sur la télé !
Finalement avec le numérique, chacun peut y trouver son compte, sur papier ou sur écran, on a l'embarras du choix !
Pourtant certains continueront de vous dire "rien n'est comparable au piqué et à la profondeur d'une photo argentique !"
Si on me pose la question, je répondrais qu'une photo est une photo, ce n'est qu'une image imprimée sur papier. Nos technologies sont suffisamment avancées pour produire des photos qu'une qualité à s'y méprendre ! Alors arrêtons de chercher la p'tite bête, et intéressons nous plutôt au processus, car c'est véritablement le point sur lequel le numérique a changé nos moeurs et nos rapports à l'image.
Avant, lorsqu'on prenait une photo avec un appareil argentique, on se représentait la photo dans notre tête, on produisait une image mentale qui était la représentation de ce que l'on voulait photographier.
Aujourd'hui, l'image apparait sur nos écrans LCD, il nous suffit de bien cadrer et d'ajuster nos réglages, on voit en direct notre photo avant même de la prendre. Et puis si on n'est pas vraiment sûr, on peut la visualiser sur l'écran, zoomer, recadrer et éventuellement l'effacer et recommencer.
On rentre à la maison, on branche le cable USB, et en quelques minutes on récupère les 278 photos prises ce week-end. On redécouvre nos clichés sur écran, quoi qu'on les connait déjà bien, puisqu'on les a pris tout à l'heure.
Avec l'argentique, la photo n'est qu'un souvenir de notre imagination tant qu'on n'a pas apporté la pellicule chez un photographe. Et des fois ça prend du temps avant qu'on prenne le temps de le faire. Et puis on retournera chez le photographe pour récupérer nos clichés, accomplissant ainsi une sorte de rituel inévitable, faisant parti intégrante du processus. La photo ne peut exister que par sa matérialisation sur papier.
Le numérique a donc bouleversé nos habitudes en permettant l'existence de la photo dès le moment où on aura appuyé sur le déclencheur. La virtualité est l'essence de la photo numérique. Et nous avons totalement intégré cette existence immatérielle qui la définit, aussi étrange cela soit-il...
En effet, avec l'avènement du numérique, la photographie ne cesse d'alimenter des débats interminables. Chacun cherche à défendre son bout de gras.
Les plus vieux regretteront leur bonne vieille pellicule ASA tandis que les plus jeunes se réjouiront de la facilité et de l'accessibilité à produire des photos numériques.
Mais qu'en est-il réellement ?
Les jpeg ont remplacé le papier aux senteurs chimiques, les albums Facebook ont pris la place de nos livre-albums. Et seuls les plus aventureux d'entre nous, se donneront encore le mal de développer leur photos, et encore faut-il avoir une bonne imprimante et du bon papier, quoi que dans le cas contraire, on apportera nos photos sur clé USB à une borne d'impression numérique, ou alors on fera un DVD interactif à regarder sur la télé !
Finalement avec le numérique, chacun peut y trouver son compte, sur papier ou sur écran, on a l'embarras du choix !
Pourtant certains continueront de vous dire "rien n'est comparable au piqué et à la profondeur d'une photo argentique !"
Si on me pose la question, je répondrais qu'une photo est une photo, ce n'est qu'une image imprimée sur papier. Nos technologies sont suffisamment avancées pour produire des photos qu'une qualité à s'y méprendre ! Alors arrêtons de chercher la p'tite bête, et intéressons nous plutôt au processus, car c'est véritablement le point sur lequel le numérique a changé nos moeurs et nos rapports à l'image.
Avant, lorsqu'on prenait une photo avec un appareil argentique, on se représentait la photo dans notre tête, on produisait une image mentale qui était la représentation de ce que l'on voulait photographier.
Aujourd'hui, l'image apparait sur nos écrans LCD, il nous suffit de bien cadrer et d'ajuster nos réglages, on voit en direct notre photo avant même de la prendre. Et puis si on n'est pas vraiment sûr, on peut la visualiser sur l'écran, zoomer, recadrer et éventuellement l'effacer et recommencer.
On rentre à la maison, on branche le cable USB, et en quelques minutes on récupère les 278 photos prises ce week-end. On redécouvre nos clichés sur écran, quoi qu'on les connait déjà bien, puisqu'on les a pris tout à l'heure.
Avec l'argentique, la photo n'est qu'un souvenir de notre imagination tant qu'on n'a pas apporté la pellicule chez un photographe. Et des fois ça prend du temps avant qu'on prenne le temps de le faire. Et puis on retournera chez le photographe pour récupérer nos clichés, accomplissant ainsi une sorte de rituel inévitable, faisant parti intégrante du processus. La photo ne peut exister que par sa matérialisation sur papier.
Le numérique a donc bouleversé nos habitudes en permettant l'existence de la photo dès le moment où on aura appuyé sur le déclencheur. La virtualité est l'essence de la photo numérique. Et nous avons totalement intégré cette existence immatérielle qui la définit, aussi étrange cela soit-il...
Les Arts Verts
Les Arts Verts sont une association fondée par un groupe de plasticiens en 1996, autour du livre d'artiste et de l'estampe.
Exposition le week-end dernier à l'Hôtel de Ville de Choisy-le-roi.
Parmi les oeuvres exposées, deux projets ont retenu mon attention :
La série Tango de Geira Auestad Woitier.
L'artiste utilise ici le livre pour sa matière première : le papier.
Chaque page méticuleusement pliée et assemblées, selon un schéma précis, donne une nouvelle forme abstraite. Le livre est ainsi dépossédé de tout son sens. Cette sculpture est présentée sur un miroir, ce qui trouble notre perception de la forme de l'objet.
On s'interroge, entre le réel et le reflet, on cherche à identifier cet objet étrange qui à la fois nous semble familier.
La Rencontre au Musée des horreurs de Pierre Lescault.
Ce livre a la particularité d'être entièrement constitué de pièces de métal. Les pages sont de fines feuilles de laiton et de cuivre. Le texte est gravé à l'aide d'un brunissoir.
Il n'a finalement rien à voir avec un livre classique et en présente pourtant toutes les caractéristiques.
Juste en utilisant un support différent, l'artiste introduit la notion de reflet, de froid, de bruit...
Exposition le week-end dernier à l'Hôtel de Ville de Choisy-le-roi.
Parmi les oeuvres exposées, deux projets ont retenu mon attention :
La série Tango de Geira Auestad Woitier.
L'artiste utilise ici le livre pour sa matière première : le papier.
Chaque page méticuleusement pliée et assemblées, selon un schéma précis, donne une nouvelle forme abstraite. Le livre est ainsi dépossédé de tout son sens. Cette sculpture est présentée sur un miroir, ce qui trouble notre perception de la forme de l'objet.
On s'interroge, entre le réel et le reflet, on cherche à identifier cet objet étrange qui à la fois nous semble familier.
La Rencontre au Musée des horreurs de Pierre Lescault.
Ce livre a la particularité d'être entièrement constitué de pièces de métal. Les pages sont de fines feuilles de laiton et de cuivre. Le texte est gravé à l'aide d'un brunissoir.
Il n'a finalement rien à voir avec un livre classique et en présente pourtant toutes les caractéristiques.
Juste en utilisant un support différent, l'artiste introduit la notion de reflet, de froid, de bruit...
About women
Ce livre, tout comme le précédent, a été réalisé pendant mon séjour en Inde, avec les moyens du bord et les matériaux locaux.
Celui-ci aborde la condition de la femme, d'un point de vue esthétique. Car si la femme indienne manque considérablement de reconnaissance et de respect, il est assez paradoxal de voir tous les produits qui lui sont adressés : soieries, bijoux, henné, bangles... Tant d'artifices pour la satisfaire, ou lui faire oublier la réalité de sa condition ?
Par l'utilisation de matières indiennes (authentiques ?), j'ai voulu mettre en avant ce contraste.
Chaque page se présente comme une petite scènette que le lecteur est inviter à découvrir.
Si le traitement du sujet semble un peu naïf, c'est parce que ce projet fut la réponse à un besoin irrépressible de produire et de faire travailler mes petites mains pendant l'été. Il répond d'avantage à une envie plastique qu'à l'expression d'un questionnement profond.
Celui-ci aborde la condition de la femme, d'un point de vue esthétique. Car si la femme indienne manque considérablement de reconnaissance et de respect, il est assez paradoxal de voir tous les produits qui lui sont adressés : soieries, bijoux, henné, bangles... Tant d'artifices pour la satisfaire, ou lui faire oublier la réalité de sa condition ?
Par l'utilisation de matières indiennes (authentiques ?), j'ai voulu mettre en avant ce contraste.
Chaque page se présente comme une petite scènette que le lecteur est inviter à découvrir.
Si le traitement du sujet semble un peu naïf, c'est parce que ce projet fut la réponse à un besoin irrépressible de produire et de faire travailler mes petites mains pendant l'été. Il répond d'avantage à une envie plastique qu'à l'expression d'un questionnement profond.
Libellés :
dans le voyage,
ingénierie papier,
productions plastiques
The Temple Book / Le temple de poche
Lorsque je suis partie à Varanasi, je m'attendais à être totalement enivrée tant d'un point de vue visuel et spirituel que sensoriel. "Tu vas voir Varanasi c'est magique !" qu'on m'avait dit.
À l'arrivée, j'ai découvert que c'était plutôt business-shop-advertising et que prières et cérémonies quotidiennes avaient laissé leur place à des slogans pour dentifrices et lessives en poudre exposés sur des affiches 4 par 3 dominant les rues de la ville.
Cependant la spiritualité est bien là, partout autour de nous. On ne perçoit pas cette omniprésence au premier coup d'oeil, c'est en passant du temps à observer le quotidien qu'elle devient évidente, car elle fait partie intégrante du quotidien, et ne répond pas à de grands rites spectaculaires. La religion se vit et se pratique tout au long de la journée.
Focus sur les temples de rue qui peuplent les rues de la ville. Ils se présentent souvent comme des petites cellules grillagées et fermées à clé. À l'intérieur on y trouve des représentations divines, des offrandes, de l'encens, des fleurs... Il sont dédiés à un ou plusieurs dieux, et chacun existe à sa manière. Ils participent au quotidien de tous, et tout le monde peut venir en profiter.
J'ai voulu imaginer un livre qui mettent en avant cette idée d'omniprésence camouflée, en proposant une lecture en deux temps : le lecteur fait face à une première image lorsqu'il ouvre la page, mais il lui faut passer derrière pour découvrir ce qu'il y a vraiment à voir.
MONTRER/CACHER
mise en abyme du temple de rue dans le livre.
À l'arrivée, j'ai découvert que c'était plutôt business-shop-advertising et que prières et cérémonies quotidiennes avaient laissé leur place à des slogans pour dentifrices et lessives en poudre exposés sur des affiches 4 par 3 dominant les rues de la ville.
Cependant la spiritualité est bien là, partout autour de nous. On ne perçoit pas cette omniprésence au premier coup d'oeil, c'est en passant du temps à observer le quotidien qu'elle devient évidente, car elle fait partie intégrante du quotidien, et ne répond pas à de grands rites spectaculaires. La religion se vit et se pratique tout au long de la journée.
Focus sur les temples de rue qui peuplent les rues de la ville. Ils se présentent souvent comme des petites cellules grillagées et fermées à clé. À l'intérieur on y trouve des représentations divines, des offrandes, de l'encens, des fleurs... Il sont dédiés à un ou plusieurs dieux, et chacun existe à sa manière. Ils participent au quotidien de tous, et tout le monde peut venir en profiter.
J'ai voulu imaginer un livre qui mettent en avant cette idée d'omniprésence camouflée, en proposant une lecture en deux temps : le lecteur fait face à une première image lorsqu'il ouvre la page, mais il lui faut passer derrière pour découvrir ce qu'il y a vraiment à voir.
MONTRER/CACHER
mise en abyme du temple de rue dans le livre.
Libellés :
dans le voyage,
ingénierie papier,
productions plastiques
Entretien Erik N / Vendredi 16 Octobre
Si l'idée d'authenticité implique une rigueur, et une vigilance accrue, elle suppose également une certaine violence, car l'authenticité n'accepte aucune retenue.
Quelque chose d'authentique se voudra vrai, d'une vérité profonde, si dure soit cette vérité.
L'inde, véritable, authentique, est difficile à vivre et violente, bien loin de la séduisante image culturelle qu'elle affiche.
Utiliser ces contradictions, et ces contrastes.
Jouer sur les oppositions.
Par le biais d'une générosité pictural (esthétisme indien), dénoncer dure réalité.
Traiter l'authenticité sous le regard de la femme en inde ?
À VOIR
Temple portatif
Moucharabieh
Mahabharata
À FAIRE
---> continuer à expérimenter objets de lecture
/jouer sur différente échelles
/disparition du livre au profit d'un autre objet
Quelque chose d'authentique se voudra vrai, d'une vérité profonde, si dure soit cette vérité.
L'inde, véritable, authentique, est difficile à vivre et violente, bien loin de la séduisante image culturelle qu'elle affiche.
Utiliser ces contradictions, et ces contrastes.
Jouer sur les oppositions.
Par le biais d'une générosité pictural (esthétisme indien), dénoncer dure réalité.
Traiter l'authenticité sous le regard de la femme en inde ?
À VOIR
Temple portatif
Moucharabieh
Mahabharata
À FAIRE
---> continuer à expérimenter objets de lecture
/jouer sur différente échelles
/disparition du livre au profit d'un autre objet
Entretien Joëlle L / Jeudi 15 Octobre
La notion d'authenticité est un vaste domaine de réflexion.
Il faut donc y définir mes limites, et cadrer précisément mon champ de recherche.
Je parle d'authenticité en terme d'engagement total, d'immersion complète dans ce que je regarde/vois et donne à voir.
De ce point de vue, être authentique nécessite une qualité de regard et de pensée, et par conséquent une certaine vigilance, tout comme une exigence particulière.
"C'est un vrai job de voir les choses [...] on n'est pas dans l'art chic !"
À l'heure actuelle, nous ne savons plus regarder une image.
La faute à nos multiples écrans qui alimentent notre passivité ?
Est-ce la prolifération des images autour de nous qui nous oblige à être si sélectif dans ce que nous regardons que nous en oublions même comment les regarder ?
En sollicitant la participation du spectateur, on le pousse à vivre l'oeuvre pour pouvoir la voir.
À FAIRE
---> PRODUIRE/ARCHIVER/NOTER
---> Utiliser mon expérience en Inde
/créer des situations pour rapporter ce que j'ai vécu.
/générer des expériences pour parler de la mienne
/expérimenter tout types de médias, et les faire dialoguer/les confronter
Il faut donc y définir mes limites, et cadrer précisément mon champ de recherche.
Je parle d'authenticité en terme d'engagement total, d'immersion complète dans ce que je regarde/vois et donne à voir.
De ce point de vue, être authentique nécessite une qualité de regard et de pensée, et par conséquent une certaine vigilance, tout comme une exigence particulière.
"C'est un vrai job de voir les choses [...] on n'est pas dans l'art chic !"
Joëlle Labiche
À l'heure actuelle, nous ne savons plus regarder une image.
La faute à nos multiples écrans qui alimentent notre passivité ?
Est-ce la prolifération des images autour de nous qui nous oblige à être si sélectif dans ce que nous regardons que nous en oublions même comment les regarder ?
En sollicitant la participation du spectateur, on le pousse à vivre l'oeuvre pour pouvoir la voir.
À FAIRE
---> PRODUIRE/ARCHIVER/NOTER
---> Utiliser mon expérience en Inde
/créer des situations pour rapporter ce que j'ai vécu.
/générer des expériences pour parler de la mienne
/expérimenter tout types de médias, et les faire dialoguer/les confronter
Entretien Sophie M / Mercredi 07 Octobre
Afin d'éviter les malentendus, les contre-sens ou les dispersions en tout genre, je vous propose de bref compte-rendu de mes rencontres avec les différents profs.
Inaugurons cette nouvelle rubrique avec Sophie M. professeur de Culture G.
Lors de cette entrevue, une notion très importante est ressortie, celle de l'expérience sensible.
Qu'est-ce qu'être en relation avec un oeuvre ?
Qu'est-ce que ça nous fait ressentir ?
Qu'est-ce qu'il se passe entre le spectateur et l'oeuvre ?
Y-a-t-il le temps de l'oeuvre et le temps après l'oeuvre ?
Le livre est-il la conséquence de ce questionnement ? Son expression formelle ? Ou est-il la conséquence d'une expérience ensuite rapportée sous cette forme ?
Le livre raconte/rapporte/rassemble
À VOIR
Rirkrit Tiravanija
Marie-Ange Guilleminot
Marcel Proust le petit pan de mur jaune (rapport tableau/écriture)
Yves Duranthon le lait noir
À FAIRE
--> dans un musée, observer comment le spectateur regarde l'oeuvre
--> créer/inventer/proposer des situations/des expériences
Inaugurons cette nouvelle rubrique avec Sophie M. professeur de Culture G.
Lors de cette entrevue, une notion très importante est ressortie, celle de l'expérience sensible.
Qu'est-ce qu'être en relation avec un oeuvre ?
Qu'est-ce que ça nous fait ressentir ?
Qu'est-ce qu'il se passe entre le spectateur et l'oeuvre ?
Y-a-t-il le temps de l'oeuvre et le temps après l'oeuvre ?
Le livre est-il la conséquence de ce questionnement ? Son expression formelle ? Ou est-il la conséquence d'une expérience ensuite rapportée sous cette forme ?
Le livre raconte/rapporte/rassemble
À VOIR
Rirkrit Tiravanija
Marie-Ange Guilleminot
Marcel Proust le petit pan de mur jaune (rapport tableau/écriture)
Yves Duranthon le lait noir
À FAIRE
--> dans un musée, observer comment le spectateur regarde l'oeuvre
--> créer/inventer/proposer des situations/des expériences
La raison imaginative
La faculté par laquelle nous jugeons de l'authenticité, le romancier anglais Joseph Cowper Powys l'appelle raison imaginative :
«une sorte de vision complexe et sublimée de la totalité de la nature individuelle de chacun, y compris ses cinq sens, ses facultés d'intuition et de connaissance, ses réactions imaginatives et émotionnelles, en même temps que ce que les dieux, dans leur bonté, lui ont donné en sus de raison et de logique.»
Dans quelle condition peut s'épanouir la raison imaginative ?
Cette faculté doit-elle demeurée obscure, innommée ?
L'humanité ne serait-elle pas engagée dans un processus où l'appauvrissement de la raison imaginative provoque un besoin accru d'actions et de divertissements, lequel en retour appauvrit d'avantage la raison imaginative ?
"Il faut libérer de nouveaux modes de pensée pour réimaginer notre présent et donc notre futur"
«une sorte de vision complexe et sublimée de la totalité de la nature individuelle de chacun, y compris ses cinq sens, ses facultés d'intuition et de connaissance, ses réactions imaginatives et émotionnelles, en même temps que ce que les dieux, dans leur bonté, lui ont donné en sus de raison et de logique.»
Dans quelle condition peut s'épanouir la raison imaginative ?
Cette faculté doit-elle demeurée obscure, innommée ?
L'humanité ne serait-elle pas engagée dans un processus où l'appauvrissement de la raison imaginative provoque un besoin accru d'actions et de divertissements, lequel en retour appauvrit d'avantage la raison imaginative ?
"Il faut libérer de nouveaux modes de pensée pour réimaginer notre présent et donc notre futur"
C'était avant la télé...
En 1937, Gustave Thibon a dit :
«Les réactions affectives d'un individu s'appauvrissent, glissent sur le plan du jeu et de la fiction dans la mesure où se multiplient autour de cet individu, les excitations artificielles. À la limite les états affectifs les plus naturels et les plus profonds (l'amitié, l'amour, les convictions religieuses et politiques, etc.) deviennent, dans l'âme épuisée, aussi irréels, aussi truqués que le monde des machines, de papier imprimé et de fausse sexualité, qui constitue le milieu urbain. Ici, la parfaite adéquation au milieu équivaudrait à la parfaite déshumanisation de l'homme.»
«Les réactions affectives d'un individu s'appauvrissent, glissent sur le plan du jeu et de la fiction dans la mesure où se multiplient autour de cet individu, les excitations artificielles. À la limite les états affectifs les plus naturels et les plus profonds (l'amitié, l'amour, les convictions religieuses et politiques, etc.) deviennent, dans l'âme épuisée, aussi irréels, aussi truqués que le monde des machines, de papier imprimé et de fausse sexualité, qui constitue le milieu urbain. Ici, la parfaite adéquation au milieu équivaudrait à la parfaite déshumanisation de l'homme.»
Diagnostics
L'authenticité décortiquée
Puisque le mot-clé de mon sujet serait l'authenticité, cherchons à en savoir un peu plus...
J'ouvre mon Petit Robert... alcaloïde... apothicaire... astragale... ah nous y voilà ! Authenticité :
"Qui exprime une vérité profonde de l'individu et non des habitudes superficielles, des conventions"
On parlera d'un acte authentique en droit.
Des pièces authentiques d'une collection.
Ou encore d'un titre authentique de noblesse.
Le sens contemporain désigne davantage "une qualité intérieure si fondamentale et si complexe qu'on se demande s'il n'est pas présomptueux de tenter de la définir"
D'accord... mais qu'est-ce que c'est que l'authenticité ?
L'authenticité est une notion moderne apparue au XXè siècle et qui a remplacé la vertu traditionnelle.
Longtemps sous l'emprise des idéaux, l'homme évaluait ses actes d'après la norme imposée par la religion. Désormais, ses actes seront bons dans la mesure où ils seront l'expression du moi.
Mais qu'est-ce que le moi véritable ?
Comment percevons-nous qu'une personne est authentique ou superficielle ?
Nous jugeons de l'authenticité sans raisonner, par intuition.
"Un sentiment est authentique si le réel y occupe tout l'espace affectif disponible, ne laissant aucune place a la conscience compensatoire. J'aime monter à cheval. Ce sentiment est authentique dans la mesure ou il est inspiré par le cheval plutôt que par l'opinion selon laquelle les gens biens se plaisent à cheval"
Sous ce point de vue, l'authenticité est la liberté face à l'opinion.
Mais aujourd'hui l'authenticité est menacée par la prolifération des images et des opinions et la croissances des processus rationnels.
Nous ne sommes pas fait pour avoir l'embarras du choix.
Ce qui menace l'authenticité c'est justement la liberté, la liberté dans nos choix que notre société tend à orienter vers une multitude de choix superficiels, ce qui finit par affaiblir notre jugement.
Cependant nous pouvons développer en nous la faculté par laquelle nous jugeons de l'authenticité. Cette faculté, essentiellement intuitive, agit comme un flair.
Et c'est par la nature et les oeuvres d'art (si elles sont elles-même authentiques) que nous pouvons nourrir ce flair.
J'ouvre mon Petit Robert... alcaloïde... apothicaire... astragale... ah nous y voilà ! Authenticité :
"Qui exprime une vérité profonde de l'individu et non des habitudes superficielles, des conventions"
On parlera d'un acte authentique en droit.
Des pièces authentiques d'une collection.
Ou encore d'un titre authentique de noblesse.
Le sens contemporain désigne davantage "une qualité intérieure si fondamentale et si complexe qu'on se demande s'il n'est pas présomptueux de tenter de la définir"
D'accord... mais qu'est-ce que c'est que l'authenticité ?
L'authenticité est une notion moderne apparue au XXè siècle et qui a remplacé la vertu traditionnelle.
Longtemps sous l'emprise des idéaux, l'homme évaluait ses actes d'après la norme imposée par la religion. Désormais, ses actes seront bons dans la mesure où ils seront l'expression du moi.
Mais qu'est-ce que le moi véritable ?
Comment percevons-nous qu'une personne est authentique ou superficielle ?
Nous jugeons de l'authenticité sans raisonner, par intuition.
"Un sentiment est authentique si le réel y occupe tout l'espace affectif disponible, ne laissant aucune place a la conscience compensatoire. J'aime monter à cheval. Ce sentiment est authentique dans la mesure ou il est inspiré par le cheval plutôt que par l'opinion selon laquelle les gens biens se plaisent à cheval"
Sous ce point de vue, l'authenticité est la liberté face à l'opinion.
Mais aujourd'hui l'authenticité est menacée par la prolifération des images et des opinions et la croissances des processus rationnels.
Nous ne sommes pas fait pour avoir l'embarras du choix.
Ce qui menace l'authenticité c'est justement la liberté, la liberté dans nos choix que notre société tend à orienter vers une multitude de choix superficiels, ce qui finit par affaiblir notre jugement.
Cependant nous pouvons développer en nous la faculté par laquelle nous jugeons de l'authenticité. Cette faculté, essentiellement intuitive, agit comme un flair.
Et c'est par la nature et les oeuvres d'art (si elles sont elles-même authentiques) que nous pouvons nourrir ce flair.
d'après l'Encyclopédie de l'Agora
lundi 19 octobre 2009
Problème d'appellation…
Alors que certains travaillent sur les illusions, d'autre sur la réparation, ou encore la mémoire, je suis toujours dans l'incapacité de nommer mon sujet et de définir clairement, avec quelques mots, quel est mon domaine de recherche… Et par conséquent, j'ai beaucoup de mal à en parler de manière claire et simple…
Il est évident que mon univers personnel et mes moyens d'expression tendent vers le livre et et plus encore : les objets de lecture.
Mes travaux des années passés ont révélés une envie d'explorer les formes du livre par tous types de systèmes et de pliages (voir archives du mois de juin).
L'expression de mon travail passe toujours par la manipulation, et la participation du spectateur/découvreur.
Je bricole des pages, découpe du papier, assemble des matières et confronte tout ça ensemble pour voir ce que ça donne, un soupçon de poésie et d'imagination, c'est le moyen par lequel je m'exprime.
Mais attention à ne pas s'y perdre… le livre n'est pas mon sujet, encore moins ma problématique. Il sera, dans le meilleur des cas, la conséquence de mes réflexions.
Je vais donc laisser tomber mes petits bouts de papier (pour le moment…) pour me concentrer sur ce que je veux vraiment dire.
Et pourtant, au delà du côté formel, mes expérimentations de papier témoignent d'une volonté bien plus profonde : je l'appellerai pour le moment, la quête d'authenticité…
°manipuler un livre, un objet :
°le découvrir
°l'apprivoiser
°percevoir
°entrevoir
°ressentir
°vivre une expérience sensorielle, émotionnelle
°(r)éveiller nos sens, se reconnecter
Il est évident que mon univers personnel et mes moyens d'expression tendent vers le livre et et plus encore : les objets de lecture.
Mes travaux des années passés ont révélés une envie d'explorer les formes du livre par tous types de systèmes et de pliages (voir archives du mois de juin).
L'expression de mon travail passe toujours par la manipulation, et la participation du spectateur/découvreur.
Je bricole des pages, découpe du papier, assemble des matières et confronte tout ça ensemble pour voir ce que ça donne, un soupçon de poésie et d'imagination, c'est le moyen par lequel je m'exprime.
Mais attention à ne pas s'y perdre… le livre n'est pas mon sujet, encore moins ma problématique. Il sera, dans le meilleur des cas, la conséquence de mes réflexions.
Je vais donc laisser tomber mes petits bouts de papier (pour le moment…) pour me concentrer sur ce que je veux vraiment dire.
Et pourtant, au delà du côté formel, mes expérimentations de papier témoignent d'une volonté bien plus profonde : je l'appellerai pour le moment, la quête d'authenticité…
°manipuler un livre, un objet :
°le découvrir
°l'apprivoiser
°percevoir
°entrevoir
°ressentir
°vivre une expérience sensorielle, émotionnelle
°(r)éveiller nos sens, se reconnecter
Prayer Wheels
En seconde postion de ma liste de voyage arrive les moulins à prière.
Dans la continuité des drapeaux à prières, les moulins (ou mani korlo) sont constitués d'un cylindre rempli de mantras et tournant autour d'un axe vertical.
Tourner un moulin à la même valeur spirituelle que de réciter la prière du mantra, la prière étant censée se répandre ainsi dans les airs comme si elle était prononcée.
Petit mode d'emploi du moulin à prière :
°toujours l'utiliser de la main droite
°le moulin doit être tourné dans le sens des aiguilles d'une montre (afin que le mantra soit lu dans le sens où il a été écrit)
Dans la continuité des drapeaux à prières, les moulins (ou mani korlo) sont constitués d'un cylindre rempli de mantras et tournant autour d'un axe vertical.
Tourner un moulin à la même valeur spirituelle que de réciter la prière du mantra, la prière étant censée se répandre ainsi dans les airs comme si elle était prononcée.
Petit mode d'emploi du moulin à prière :
°toujours l'utiliser de la main droite
°le moulin doit être tourné dans le sens des aiguilles d'une montre (afin que le mantra soit lu dans le sens où il a été écrit)
Petite compilation des moulins à prières rencontrés sur la route :
Prayer Flags
Parmi mes découvertes de voyage, les drapeaux de prières tibétains (les lungtas ou chevaux de vent) arrivent en tête de ma liste.
Ces petites banderoles colorées qui flottent au vent sont dispersées partout dans les villes, les villages, sur les routes. Chaque rectangle de tissu est imprimé de mantras.
[Le mantra est une prière composée d'une série de sons répétée de nombreuses fois suivant un certain rythme, support de méditation. Le mantra est basé sur le pouvoir du son. C'est par la vibration du son et par sa résonance que le son transforme son environnement, ainsi que les personnes qui le récitent. Comme le mantra est répété de nombreuses fois afin de produire un effet, il introduit donc la notion de cycle et de répétition]
Ces mantras imprimées sur tissu sont ainsi diffusés en continu par l'action du vent.
Mon intérêt s'est porté sur l'idée de faire appel à un élément extérieur (et qui plus est naturel) pour permettre la diffusion d'un message.
On ne lit pas la prière, c'est la prière qui s'offre à nous, et nous entoure. Elle s'adresse à tous et est omniprésente au quotidien.
Ces petites banderoles colorées qui flottent au vent sont dispersées partout dans les villes, les villages, sur les routes. Chaque rectangle de tissu est imprimé de mantras.
[Le mantra est une prière composée d'une série de sons répétée de nombreuses fois suivant un certain rythme, support de méditation. Le mantra est basé sur le pouvoir du son. C'est par la vibration du son et par sa résonance que le son transforme son environnement, ainsi que les personnes qui le récitent. Comme le mantra est répété de nombreuses fois afin de produire un effet, il introduit donc la notion de cycle et de répétition]
Ces mantras imprimées sur tissu sont ainsi diffusés en continu par l'action du vent.
Mon intérêt s'est porté sur l'idée de faire appel à un élément extérieur (et qui plus est naturel) pour permettre la diffusion d'un message.
On ne lit pas la prière, c'est la prière qui s'offre à nous, et nous entoure. Elle s'adresse à tous et est omniprésente au quotidien.
dimanche 18 octobre 2009
Les Indes de l'Inde
L'Inde ?
Pourquoi ?
Comment ?
Où ça ?
Voici un résumé critique de mon expérience :
Je suis partie en juillet dernier faire un stage dans une association spirituelle à Varanasi (ville sainte de l'hindouisme) en Inde du Nord. Mon rôle était de les aider à développer des films d'animations sensibilisant les populations rurales à la santé, l'hygiène, l'alimentation.
Je n'ai pas réussi à m'adapter à mes conditions de travail (physiques et morales), ce qui m'a obligé à mettre un terme à cette expérience au bout de d'un mois.
La culture indienne, très stricte, très complexe, très cloisonnée (et particulièrement à Varanasi où la religion est omniprésente) est très très très difficile à appréhender quand on le vit de l'intérieur (et quand on est une femme..…..)
Entre le travail et le logement (chez une famille locale) j'ai eu l'occasion de vivre le quotidien de la femme indienne, et cela n'a rien d'agréable. On a beau avoir conscience de cette réalité, il faut vraiment le vivre pour en mesurer l'étendue et la gravité.
Après m'être affranchie, je suis partie sur la route de l'Himalaya pour découvrir le Ladhak et le Cachemire (extrême Nord-Ouest), où je suis allée à la rencontre de la culture bouddhiste (Ladhak), et islamique (Cachemire).
Si l'hindouisme m'a laissé totalement perplexe, j'ai été particulièrement sensible au bouddhisme et notamment à la découverte de leurs "objets de prières" qui interrogent la relation entre l'individu et l'objet, l'objet et l'espace, et la diffusion d'un message spirituel via l'objet, dans l'espace.
Je me suis rendue compte qu'on ne pouvait pas parler de l'Inde mais plutôt DES Indes. La culture, la religion, l'alimentation, l'environnement, la langue, la morphologie des habitants, sont diverses et variés selon la région où l'on se trouve.
On ne peut donc pas faire de généralité sur l'Inde. Ce sera comme dire que l'Espagne est pareil que la Suède, après tout c'est l'Europe !
D'autre part, l'emprise de la religion hindoue sur la société indienne et ses conséquences (notamment la condition de la femme) est à relativiser.
Car cette réalité est bien différente selon les régions. Des villes comme New Delhi et Mumbaï sont des villes modernes et bons nombres de femmes sont émancipées de ce carcan culturel, elles font des études et s'habillent à l'occidentale (même si elles ne peuvent toujours pas choisir leur mari et restent liée à leur caste).
Varanasi étant la ville la plus spirituelle de l'Inde, les vieilles traditions sont le quotidien de tous et pour tous.
Parallèlement, l'Inde est sans doute l'un des pays les plus touristiques du monde… Et notre société occidentale ne se gène pas pour nous vendre une image de l'Inde irréaliste et totalement fausse.
D'autant plus que le touriste ne voit que ce qu'il veut voir, et se voile la face sur cette réalité si triste… la plupart ne sont là que pour consommer l'Inde.
Ils viennent prennent leur photo du Taj Mahal, en évitant de regarder la misère environnante, et rentre chez eux pour pouvoir dire "j'y étais, regardez comme c'est beau !".
À savoir que dans certaines régions (par exemple le Radjasthan), certaines scènes sont orchestrées en faveur des touristes : les locaux en magnifiques costumes colorés, sont en réalité des employés rémunérés qui ne paradent que pour le plaisir des touristes.
L'Inde est-elle encore authentique ? En tant qu'étranger il est vraiment difficile de s'y retrouver lorsqu'on est considéré comme un numéro de carte bancaire, et où toute conversation se révèle être intéressée.
De toute façon, par défaut, nous sommes des hors-castes, tenter de s'intégrer se révèle être une mission quasiment impossible.
Pour conclure, je n'ai pas eu le "coup de foudre" pour l'Inde, et pour le coup j'ai envie d'en parler. Non pas pour dénoncer la réalité indienne, mais plutôt pour réfléchir à une notion beaucoup plus universelle qui est l'authenticité, notre quête de l'authenticité et notre besoin d'authenticité…
Affaire à suivre....
Pourquoi ?
Comment ?
Où ça ?
Voici un résumé critique de mon expérience :
Je suis partie en juillet dernier faire un stage dans une association spirituelle à Varanasi (ville sainte de l'hindouisme) en Inde du Nord. Mon rôle était de les aider à développer des films d'animations sensibilisant les populations rurales à la santé, l'hygiène, l'alimentation.
Je n'ai pas réussi à m'adapter à mes conditions de travail (physiques et morales), ce qui m'a obligé à mettre un terme à cette expérience au bout de d'un mois.
La culture indienne, très stricte, très complexe, très cloisonnée (et particulièrement à Varanasi où la religion est omniprésente) est très très très difficile à appréhender quand on le vit de l'intérieur (et quand on est une femme..…..)
Entre le travail et le logement (chez une famille locale) j'ai eu l'occasion de vivre le quotidien de la femme indienne, et cela n'a rien d'agréable. On a beau avoir conscience de cette réalité, il faut vraiment le vivre pour en mesurer l'étendue et la gravité.
Après m'être affranchie, je suis partie sur la route de l'Himalaya pour découvrir le Ladhak et le Cachemire (extrême Nord-Ouest), où je suis allée à la rencontre de la culture bouddhiste (Ladhak), et islamique (Cachemire).
Si l'hindouisme m'a laissé totalement perplexe, j'ai été particulièrement sensible au bouddhisme et notamment à la découverte de leurs "objets de prières" qui interrogent la relation entre l'individu et l'objet, l'objet et l'espace, et la diffusion d'un message spirituel via l'objet, dans l'espace.
Je me suis rendue compte qu'on ne pouvait pas parler de l'Inde mais plutôt DES Indes. La culture, la religion, l'alimentation, l'environnement, la langue, la morphologie des habitants, sont diverses et variés selon la région où l'on se trouve.
On ne peut donc pas faire de généralité sur l'Inde. Ce sera comme dire que l'Espagne est pareil que la Suède, après tout c'est l'Europe !
D'autre part, l'emprise de la religion hindoue sur la société indienne et ses conséquences (notamment la condition de la femme) est à relativiser.
Car cette réalité est bien différente selon les régions. Des villes comme New Delhi et Mumbaï sont des villes modernes et bons nombres de femmes sont émancipées de ce carcan culturel, elles font des études et s'habillent à l'occidentale (même si elles ne peuvent toujours pas choisir leur mari et restent liée à leur caste).
Varanasi étant la ville la plus spirituelle de l'Inde, les vieilles traditions sont le quotidien de tous et pour tous.
Parallèlement, l'Inde est sans doute l'un des pays les plus touristiques du monde… Et notre société occidentale ne se gène pas pour nous vendre une image de l'Inde irréaliste et totalement fausse.
D'autant plus que le touriste ne voit que ce qu'il veut voir, et se voile la face sur cette réalité si triste… la plupart ne sont là que pour consommer l'Inde.
Ils viennent prennent leur photo du Taj Mahal, en évitant de regarder la misère environnante, et rentre chez eux pour pouvoir dire "j'y étais, regardez comme c'est beau !".
À savoir que dans certaines régions (par exemple le Radjasthan), certaines scènes sont orchestrées en faveur des touristes : les locaux en magnifiques costumes colorés, sont en réalité des employés rémunérés qui ne paradent que pour le plaisir des touristes.
L'Inde est-elle encore authentique ? En tant qu'étranger il est vraiment difficile de s'y retrouver lorsqu'on est considéré comme un numéro de carte bancaire, et où toute conversation se révèle être intéressée.
De toute façon, par défaut, nous sommes des hors-castes, tenter de s'intégrer se révèle être une mission quasiment impossible.
Pour conclure, je n'ai pas eu le "coup de foudre" pour l'Inde, et pour le coup j'ai envie d'en parler. Non pas pour dénoncer la réalité indienne, mais plutôt pour réfléchir à une notion beaucoup plus universelle qui est l'authenticité, notre quête de l'authenticité et notre besoin d'authenticité…
Affaire à suivre....
Le point voyage
Après l'Afrique, l'Inde…
Mais pourquoi je voyage ?
Pour moi, voyage rime avec immersion, vivre "à la manière de".
Lors de mon précédent voyage en Afrique de l'Ouest, j'ai vraiment vécu à l'africaine, avec ces contraintes et ces inconvénients.
C'est pour moi le meilleur moyen d'aller à la rencontre d'un pays, d'une culture, en se confrontant directement à sa réalité.
Je n'envisage pas le voyage en terme de tourisme, mais plutôt en tant qu'engagement total.
C'est la raison pour laquelle je ne voyage jamais sans raison, et je cherche toujours à collaborer avec des associations locales.
Quitte à découvrir un pays, autant allé y faire quelque chose de constructif, et mettre mes compétences (de graphiste) au service de quelque chose de concret.
Certains voyagent pour consommer, je voyage pour contribuer.
En contribuant, je découvre, j'apprends, je nourris mon univers personnel et je me fais ma propre idée du monde qui m'entoure.
Mais pourquoi je voyage ?
Pour moi, voyage rime avec immersion, vivre "à la manière de".
Lors de mon précédent voyage en Afrique de l'Ouest, j'ai vraiment vécu à l'africaine, avec ces contraintes et ces inconvénients.
C'est pour moi le meilleur moyen d'aller à la rencontre d'un pays, d'une culture, en se confrontant directement à sa réalité.
Je n'envisage pas le voyage en terme de tourisme, mais plutôt en tant qu'engagement total.
C'est la raison pour laquelle je ne voyage jamais sans raison, et je cherche toujours à collaborer avec des associations locales.
Quitte à découvrir un pays, autant allé y faire quelque chose de constructif, et mettre mes compétences (de graphiste) au service de quelque chose de concret.
Certains voyagent pour consommer, je voyage pour contribuer.
En contribuant, je découvre, j'apprends, je nourris mon univers personnel et je me fais ma propre idée du monde qui m'entoure.
Stimuliblog reprend du service
Après une longue absence forcée, Stimuliblog revient plus motivé que jamais ! Pour ceux qui nous rejoignent, je résume brièvement le pourquoi de cela :
Ce blog est exclusivement consacré à mon projet de DNSEP, pour que vous tous, professeurs, collègues, amis et autres connaissances puissiez suivre en direct mon travail, et m'aider à conduire mon projet du mieux possible !
Après un séjour de 3 mois en Inde, et quelques problèmes de santé et d'informatique, je suis de nouveau dans la course !
Beaucoup de choses à raconter, à présenter, à réfléchir…
Ce blog est exclusivement consacré à mon projet de DNSEP, pour que vous tous, professeurs, collègues, amis et autres connaissances puissiez suivre en direct mon travail, et m'aider à conduire mon projet du mieux possible !
Après un séjour de 3 mois en Inde, et quelques problèmes de santé et d'informatique, je suis de nouveau dans la course !
Beaucoup de choses à raconter, à présenter, à réfléchir…
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